GRAINES D’AUTEURS – Aelynn Théna

GRAINES D’AUTEURS – AELYNN THENA

Coucou à tous.tes ! Voilà bien longtemps que nous n’avons pas fait d’interview d’auteurs, et du coup, je vous en propose une cette semaine. On parle auto-édition avec Aelynn Théna 🙂

Présente-toi à nos lecteurs ! Qui es-tu ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Quand et comment s’est manifestée ta passion pour l’écriture ?

Déjà, bonjour ! J’espère que vous êtes prêts pour mes longs pavés ~

Je suis Aelynn Théna, j’ai 19 ans à ce jour et je suis autrice indépendante en auto-édition sur Amazon ! Actuellement je suis en première année d’une licence trilangue en Anglais, Coréen et Chinois et je me bat chaque jour du mieux que je peux pour l’émancipation et les droits des femmes ainsi que la protection de l’environnement.

En ce qui concerne l’écriture, j’ai toujours écrit. Précisément, je pose des mots en prose et en vers depuis que j’ai huit ans. Je me souviens que je rêvais d’être chanteuse et mon idole c’était Mylène Farmer (un peu avant elle, c’était Lorie) alors j’ai essayé de faire comme mon modèle et j’ai écrit mes chansons. Mes parents les lisaient et ils m’ont toujours encouragé à continuer, ils m’ont toujours félicité pour la qualité de mes vers alors que je n’avais pas dix ans. Certes, ce sont mes parents et leur avis n’était pas très objectif mais cela m’a permis d’avoir confiance en moi et de continuer. Aujourd’hui, grâce à leur soutien, j’ai sorti mon premier livre, en prose.

Tu souhaitais nous présenter Des mots à minuit, ton tout premier livre auto-édité. Qu’est-ce que ça raconte ? Pourquoi avoir choisi le format des nouvelles plutôt que le format roman ?

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Des mots à minuit c’est avant tout une nécessité mais aussi un gros imprévu. Jamais de ma vie je n’avais eu pour objectif de publier un recueil de nouvelles… Mais c’est arrivé ! J’ai commencé par écrire Promise en écoutant une chanson de mon groupe préféré (EXO, pour ne pas les citer) et j’ai bien aimé écrire un petit format. Ça changeait des galères des vers d’une chanson ou de la complexité qu’est l’écriture d’un roman, alors j’ai continué. J’ai écrit une seconde nouvelle que j’ai titré Rosa mais comme c’est une fanfiction, je ne l’ai pas intégrée au recueil. Puis, après, j’ai écrit, écrit, puis… écrit. J’ai mis trois ans pour écrire tout ça et même si ça faisait beaucoup d’ombre à l’écriture de mon roman (que j’écris toujours actuellement) je ne me suis arrêtée qu’après avoir trouvé l’idée parfaite qui m’a amené à le publier.

Lorsque j’ai réalisé que Rosa ne pouvait pas être dans ce recueil, j’ai décidé d’écrire J’entends ta voix puis À toutes ces nuits et je ne sais pas trop comment l’idée m’est venue mais au final, ce sont des trailers de mon roman qui sortira peut être un jour.

Sans même m’en rendre compte, j’avais écrit des nouvelles (exceptées les deux dernières citées) qui parlent d’une situation qui arrive à chaque être humain. La rupture, l’amour et la dépression, même si je ne pense pas qu’on sombre tous dans la dépression un jour ; mais c’est une grave maladie qui n’est pas assez reconnue et qui a besoin de l’être car oui, elle est mortelle, et il faut faire comprendre ça aux autres.

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Tu présentes ton récit comme un reflet de ce que tu es, tout en affirmant que le toi qui écrit et différent de ton toi réel. Peux-tu expliquer ce décalage ? Quelle part de toi se trouve dans ces textes ? Ce recueil est-il une façon de combler le fossé entre les deux ? Comment ? Plus généralement, quelle est la genèse de ce projet ?

Mes textes ne sont pas moi. Ils sont nés de chansons que j’écoute (Promise, Autour de toi) ou d’une scène dans un film (Éternité). À toutes ces nuits et J’entends ta voix sont des trailers. Ma façon d’écrire n’est pas moi. Je ne parle pas comme j’écris, je n’exprime pas toutes ces choses que je raconte dans mes nouvelles (même si ces situations ne me sont pas arrivées, je sais que je n’en parlerais pas si un jour je venais à les vivre), je ne connais pas les personnes citées dans mes textes. Mais c’est mon style d’écriture, c’est moi qui ai eu ces idées, qui les ai écrites. C’est mes mains qui ont passé trois ans à créer ce livre (alors que ce n’était pas du tout le but), c’est ma sensibilité artistique*, c’est mon génie créatif*, c’est moi. Mais ce n’est pas moi. L’écriture fait partie de ma vie depuis toujours, alors il est moi, mais ce n’est pas moi.

*Cela vaut pour tous les auteurs. A partir du moment où vous créez quelque chose, c’est votre sensibilité artistique et votre génie créatif qui parlent. Nous sommes des artistes (je suis fière un peu).

Ton livre présente cinq nouvelles qui touchent à différentes périodes de l’être humain. Penses-tu que l’on peut catégoriser un humain en fonction de point précis qu’il vit ? Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à organiser ton livre de cette manière ?

Pour ce qui est de l’organisation, disons que j’ai tenu à mettre la nouvelle d’Irène (À toutes ces nuits) en première et celle de Mason (J’entends ta voix) en dernière pour bien montrer qu’elles sont liées mais différentes, pour que le lecteur soit impatient de lire Pour des centaines de vies. Pour les autres nouvelles, je les ai mise dans l’ordre dans lequel je les ai écrites.

Ensuite, je ne pense pas que chaque être humain fasse des rêves étranges comme ceux d’Irène et Mason, ni que tout le monde sombre dans la dépression et veut se suicider à un moment de sa vie, que l’on vit tous une rupture importante ou même juste que chaque humain tombe amoureux. Mais toutes ces périodes sont vécues par une grande partie de l’humanité. On tous déjà entendu parler d’une histoire (réelle) comme celle de Kurt et Hay-Lynn, on connaît tous quelqu’un qui a dû surmonter une rupture semblable à celle de Mia et Jin-Yi (Jin-Yi est un prénom féminin sud-coréen, ça se lit djine yi) et on passe tous par une phase de déprime plus ou moins importante au cours de notre vie. Beaucoup plus de monde que ce que vous pensez sont atteint de dépression, et il faut en parler.

Je n’ai pas écrit ces nouvelles en me disant « je dois représenter une partie de l’humanité dans ce que j’écris », je les ai créé parce que j’avais ces idées en tête et que j’avais besoin de les faire sortir (surtout Promise). Mais en créant le recueil, quand j’ai eu l’idée de le faire, j’ai remarqué qu’en fait, ces moments étaient vécus par un nombre incalculable de personne. Et si des gens peuvent se retrouver dans ce que j’écris, alors c’est parfait.

Promise semble te tenir particulièrement à coeur. Pourquoi celle-ci en particulier ? Qu’est-ce qu’elle a de plus que les autres ? Sa rédaction a-t-elle était plus compliquée ?

Promise est la première nouvelle que j’ai écrit, c’était la première fois que j’écrivais une histoire courte et plutôt pas mal en plus. Comme je l’ai dit, c’est une chanson de mon groupe préféré et cette chanson parle d’amour, mais elle est surtout pour les fans. Elle a été écrite, composée et arrangée par les membres du groupe et en plus de cela, elle est magnifique. Je suis totalement amoureuse de cette chanson, elle a une importance toute particulière à mes yeux, et la nouvelle aussi.

J’ai écrit Promise durant l’hiver 2015/2016, je venais de perdre mon premier amour (l’histoire est pas folichonne mais on endure tous les choses différemment et il m’a brisé le cœur, de ça c’en est suivit plein de petites choses qui ont fait que j’allais de moins en moins bien), alors en écrivant Promise je me suis sentie revivre. J’ai beaucoup pleuré aussi, alors qu’on ne ressent même pas que c’est un peu une partie de moi que j’y ai mis…

La fin de Promise, c’est la fin que j’aurais aimé que l’on m’offre à une certaine époque. J’avais besoin d’aide, j’étais au bout de ma vie, littéralement, personne ne le voyait et j’en souffrais énormément. J’aurais voulu que quelqu’un me voit comment Kurt a vu Hay-Lynn. J’ai écrit Promise en y mettant ma tristesse et ma volonté mais aussi mon amour pour EXO (qui m’ont donc beaucoup aidé alors qu’ils ne savent même pas que j’existe). Promise est la seule nouvelle qui me représente (plus ou moins explicitement), même si on pourrait penser qu’Éternité me correspond au vu de la fin, mais non, c’est Promise et aucune autre, elle a été mon petit bout de lumière quand j’en avais le plus besoin.

P.S : J’ai écrit Éternité en regardant la scène de Bella qui veut se noyer dans Twilight…

Parlons un peu auto-édition ! Le parcours de l’auto-édition est souvent très complexe et semé d’embûches. Pourquoi as-tu choisi d’auto-éditer ton texte ? Est-ce à cause du genre de ton récit, étant donné que les nouvelles ne trouvent plus trop leur place en librairie, ou au contraire une autre raison ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ce moyen de publications pour toi ?

Alors !

J’ai choisi l’auto-édition parce qu’effectivement les nouvelles ne sont pas très répandues et lues… Et parce que je voulais tester ce que ça fait de tout faire seule. Je suis très autonome, je n’aime pas du tout devoir demander aux autres de m’aider ou que quelqu’un fasse les choses à ma place (parce qu’on n’est jamais mieux servis que par sois même !). L’auto-édition semblait être la meilleure solution pour moi, surtout pour un si petit livre.

Parle-nous un peu de ton expérience. As-tu rencontré des difficultés pendant la création de ton récit ? As-tu eu des contacts avec des professionnels (correcteurs, graphistes…) pour t’aider ou as-tu tout fait toute seule ? Es-tu satisfaite du travail accompli ?

Les difficultés, ce n’est pas ça qui m’a manqué ! J’ai mis trois ans à écrire six nouvelles pour n’en garder que cinq dans le manuscrit final. Il y a des nouvelles que j’ai écrit en quelques heures comme J’entends ta voix ou Éternité ; j’ai écrit Promise en une semaine mais j’ai mis un mois à écrire Autour de toi et plus ou moins deux semaines pour À toutes ces nuits. Mais, au total, j’ai commencé en 2015 (peut-être début 2016, en fait) et j’ai fini en 2019, seulement quelques semaines avant la publication du livre sur Amazon. Cela n’a pas été dur en soi, juste long. Je voulais écrire beaucoup de nouvelles parce que j’adore ce format et j’écris mieux les nouvelles que les romans, mais je n’y arrivais pas. J’ai passé presque un an sans rien écrire parce que j’en pouvais plus (trop de mots tapés entre 2017 et 2018).

Ensuite, quand j’ai commencé à me dire que j’allais créer ce recueil et le vendre, je me suis dit qu’il me fallait un graphiste pour réaliser la couverture. J’en ai cherché, j’en ai pas trouvé. Premièrement, amateurs ou pas ils sont tous très chers, deuxièmement, très peu m’ont demandé de lire le livre pour adapter la couverture au contenu… J’ai abandonné assez vite et l’ai faite moi-même. Par contre, j’ai trouvé une correctrice ! Une femme géniale qui a très bien fait son travail pour une somme ridicule et qui a rendu ce livre bien plus agréable à dévorer.

Au final, j’ai plus eu de difficultés à écrire plutôt que tout le reste. Mais je suis très fière de ce que j’ai fait, même si j’aurais pu faire mieux (je ne suis pas très fan d’Autour de toi, par exemple).

Comment as-tu géré l’après-publication de ton recueil ? Les ventes se sont faites naturellement ou as t-il fallu que tu batailles ? As-tu déjà des retours sur ton livre ? Es-tu heureuse du résultat final et de ses retombées ?

J’ai eu beaucoup de retours sur mes nouvelles mais ça date d’il y a longtemps, précisément de l’époque où je publiais encore sur Wattpad. Mes nouvelles n’ont jamais reçu de critiques négatives, pourtant elles étaient lues par beaucoup de personnes (Éternité avait était lue plus de 2 000 fois avec quelques centaines de votes, Promise plus de 5 000 lectures et 2 000 votes). Je les ai aussi toutes fait lire par mes ami.e.s et à part “je n’aime pas l’histoire”, je n’ai rien eu d’autre. Mais depuis que je ne suis plus sur Wattpad, plus personne ne me lis. J’étais assez connue sur la plateforme mais je ne pouvais pas rester, la communauté globale est très toxique alors je suis partie, mais je me dis que j’aurais peut-être dû rester.

Mais ! Je suis mieux sans la plateforme. Que l’on me connaisse ou pas, peu importe, moi j’ai publié mon livre, c’est tout ce qui compte. Si un jour quelqu’un l’achète (personne ne l’a encore acheté), j’en serai heureuse mais si personne ne le lit jamais alors ainsi soit-il. J’aimerais de tout mon cœur rencontrer le succès avec ce recueil de nouvelles parce que je l’aime et que je voudrais être connue avant de sortir mon roman, car j’essaie de faire passer un message très important et il DOIT être pris en compte.

Pour ce qui est de la promotion, j’essaie de faire des interviews comme celle-ci (d’ailleurs, merci infiniment de me laisser cette opportunité, j’adore tes questions aussi !!!) et je publie de très TRÈS courts extraits avec de jolis designs et une présentation particulière sur mon instagram (thenaelynn) afin de toucher des inconnus mais c’est très dur, en fait, de trouver sa petite communauté et de gagner en visibilité. Ça me stress un peu de faire autant d’efforts (c’est épuisant au possible) sans aucune visibilité derrière mais je ne peux pas forcer les gens ni même prétendre à le mériter alors je continue de faire mon truc et si un jour ça marche tant mieux ! Si ça ne marche pas, tant pis, j’aurais tout donner.

Une question un peu plus générale maintenant. Quelles sont tes sources d’inspiration pour ton texte ? As-tu une dernière lecture coup de cœur ? N’hésite pas à nous la partager !

EXO. Sans EXO je n’aurais pas écrit Promise et je n’aurais pas aimé ce format donc pas continué. J’aurais eu les idées d’Éternité et de Rosa (R.I.P ma puce) mais pas les autres, ou alors je n’aurais pas créer ce recueil. Je dois tout à EXO concernant l’écriture. Même ma première histoire, en 2013, c’était une fanfiction EXO et c’est comme ça que j’ai découvert l’écriture en prose. Toutes mes autres fanfictions qui m’ont permis d’évoluer et de découvrir mon style (je pense en avoir un), c’était sur EXO (pas tant en réalité, une était sur B.A.P et la première sur BigBang qui a dérivé sur EXO). Mon tout premier roman, que j’écris actuellement, c’était à l’origine une grosse fanfiction sur EXO dont j’avais terminé le premier tome et commencé le second, mais j’ai tout effacé (je n’ai plus qu’un exemplaire papier) parce que elle ne me plaisait plus du tout. Mais elle me manquait alors j’ai repris en réarrangeant toute l’histoire. Aujourd’hui, la version que j’écris et celle que j’ai supprimé n’ont aucun rapport mais pour moi l’actuelle découle de l’ancienne, alors d’est toujours EXO, même si ce n’est pas une fanfiction (je ne sais pas si je suis claire ?). Enfin bon, tout ça pour dire que mon unique source d’inspiration, c’est EXO.

Concernant une lecture coup de coeur, faut savoir que je ne lis que très très peu. J’ai adoré la saga Éternels d’Alyson Noel et mon roman préféré c’est L’amant de Marguerite Duras mais je ne lis pas, sinon. J’essaie de lire la saga de Ransom Riggs Miss Peregrine mais je n’ai toujours pas fini le premier tome alors que j’ai jusqu’au quatrième. Je n’aime pas beaucoup lire, je préfère flixnet (en verlan, je ne sais pas si j’ai le droit de les citer ?) ou le cinéma.

Je ne pense pas qu’il y ait un rapport entre la lecture et l’écriture. Pas besoin d’avoir lu 1001 classiques pour bien écrire dans le genre que l’on veut écrire. On a besoin de talent, d’idées et de beaucoup de travail, pas des écrits des autres auteurs.

Pour le défi, donne deux mots à la personne qui passera après toi ! Elle devra les caser dans son interview.

Technologie et tradition !

Merci beaucoup et à bientôt pour de nouveaux articles !

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