[Beta Publisher] 30 secondes avant de mourir – Sébastien Theveny

30 SECONDES AVANT DE MOURIR
Sébastien Theveny

Bonjour, bonjour ! On termine le mois avec un peu de policier, toujours chez Beta Publisher, avec un texte qui m’a bien, bien retourné le cerveau.

Il ne vaut mieux pas avoir peur de l’avion

En ce jour de Thanksgiving 2018, Tom Brady s’apprête à prendre l’avion, comme des centaines d’autres personnes. Mais depuis trois ans, Thanksgiving, c’est surtout une date maudite pour le monsieur, l’anniversaire d’une des journées les plus désastreuses de sa vie, où son destin s’est mêlé à celui de nombreuses autres personnes, pour le meilleur et le pire. Surtout pour le pire.

Alors qu’il mange son sandwich au pastrami sur un siège inconfortable de l’aéroport, puis qu’il embarque à bord de son avion, les pensées tournées vers ce Thanksgiving de 2015, Tom Brady ignore qu’il ne lui reste plus que trente secondes avant de mourir.

Et pourtant, ce ne sont pas les indices qui manquaient pour le prévenir.

Ce petit polar de 280 pages est disponible aux éditions Beta Publisher au format papier depuis le 7 mars 2022. Vous pouvez en découvrir plus sur le site de la maison d’édition.

On se demande que qu’il y avait dans le pastrami

Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu’il pourrait se passer si vous aviez fait quelque chose différemment, un jour dans votre passé, ne serait-ce que trente secondes ? Qu’est-ce qui aurait changé dans votre vie aujourd’hui ?

C’est à cette question que tente de répondre ce roman assez particulier, qui vous propose un voyage dans le temps par fragments. Nous démarrons par un fait simple : Tom Brady, qui est en quelque sorte le fil conducteur de cette histoire, va mourir dans trente secondes. L’objectif, c’est de comprendre, à travers le roman, pourquoi est-ce qu’il va mourir.

Le roman se présente alors comme un labyrinthe, avec de nombreux personnages et de nombreux allers et retours dans le temps, visant à faire comprendre au lecteur que l’histoire est beaucoup plus vaste que ce à quoi nous nous attendions au départ. Nous y découvrons six personnages qui n’ont, au premier abord, aucun lien, mais que les fils du destin vont rapprocher petit à petit pour former un dessein plus grand et expliquer la journée de Thanksgiving 2015 de Tom Brady, et à quel point, on ne va pas se mentir, elle a été une catastrophe de A à Z. J’en ai vu des gens malchanceux, mais lui, il gagne assurément la palme.

J’ai globalement bien apprécié le roman. Il se lit très vite, la plupart des chapitres font 2-3 pages, et on sent qu’il y a quelque chose qui se met en place au fur et à mesure qu’on avance dans l’histoire. C’est très excitant, et ça rend la lecture addictive, parce qu’on a très, très envie de savoir comment ça va se terminer et comment la totalité de l’intrigue va ses lier à tout ce qu’on a découvert dans la première partie. Et quelque part, c’est le cas, on arrive à des résultats. On arrive à une fin pour plusieurs personnages, mais pas forcément celui que l’on attendait.

Même si j’ai encore une fois beaucoup aimé le roman, j’ai trouvé la fin un peu confuse dans un premier temps. Je voyais à peu près où vont les arcs des autres personnages, mais pas celui de Tom Brady. Et puis, après ma lecture, j’ai pris deux jours pour réfléchir et analyser ce que je venais de lire. Et en fait, ce roman n’est pas vraiment à propos de Tom Brady, même s’il y joue définitivement un rôle, c’est une histoire sur les histoires qui ont mené à l’histoire du Thanksgiving 2015 de Tom Brady, mais les vrais personnages principaux sont ceux que Tom Brady va croiser sur sa route ce jour-là. C’est très déconcertant, mais en même temps, ça a quelque chose de fascinant quand vous vous intéressez beaucoup à la conception des récits comme moi.

C’est un texte où l’on se rend compte que le personnage principal… n’est pas le personnage principal. Et forcément, ça explose tout ce que l’on connaît du récit narratif linéaire. Dans une histoire classique, on découvre un personnage qu’on suit d’un point A à un point B du texte, et qu’on identifie comme le protagoniste, celui qui vit l’action. Ici, nous avons un protagoniste, qui est remplacé par un autre protagoniste, qui est remplacé encore par un autre protagoniste, au point qu’on se retrouve à la fin avec six protagonistes qui ont tous la même importance, et ensuite, en général, tout se lie sur la fin. Jusque-là, c’est quelque chose que l’on retrouve dans les histoires à multiples points de vue.

Mais dans ce texte, vous avez une intrigue principale…. puis une autre intrigue principale…. Puis encore une autre intrigue principale ? Plus on en apprend, plus on a l’impression de s’éloigner de Tom Brady et de son histoire, parce que toutes les histoires que l’on nous raconte sont littéralement plus importantes que l’histoire qui nous est présentée dans la première partie du texte. Et c’est extrêmement perturbant, parce que le cerveau aime la linéarité, mais ici, il n’y a rien qui est linéaire, y compris le but même du récit, comme en témoigne la fin, qui n’a rien, mais alors rien à voir avec ce qui est présenté au début.

Et du coup, je suis confuse, mais c’est bien, parce que le texte est fait pour être confus, et c’est dans la confusion, avec un peu de recul et de la réflexion, qu’on donne du sens à l’intégralité de l’intrigue. Et je trouve que c’est, quelque part, un coup de génie.

En bref, je ne sais toujours pas quoi penser de ce texte. C’est à la fois un travail remarquable au niveau de la conception même du texte, et à la fois… quelque chose de très confus, impossible à cerner. Mais n’est-ce pas ici la marque de Beta Publisher ? De publier des textes que l’on n’a pas l’habitude de lire ? Et clairement, ici, c’est le cas, et je ne regrette pas d’avoir participé à cette petite expérience. Ce n’est pas un texte vers lequel j’aurai été spontanément, mais ce fut une expérience enrichissante, et très constructive pour les lecteurs qui analysent tout ce qu’ils lisent.

Rassurez-vous, même si vous n’avez pas envie de vous casser la tête, le texte se lit très bien et se suffit à lui-même. La fin vous rendra confus, comme elle l’a fait avec mes collègues partenaires j’ai bien l’impression, mais c’est bien d’être confus, ça veut dire que vous avez raté quelque chose et ça vous donne une autre raison pour relire le roman.

En passant, j’ai adoré les pages de titres des parties, qui reprennent les signalétiques des avions, mais de manière corrompue. C’est une excellente idée et c’est très, très bien trouvé.

Pour conclure, pour de vrai cette fois, c’est une chouette lecture que je recommande. Il faut l’expérimenter par soi-même, et la meilleure manière de faire ça, c’est de vous le procurer 😀 N’hésitez pas à revenir vers moi avec vos théories, je pense qu’il y a pas mal de choses à discuter ahah.

Un petit extrait ?

Williams installe autour de son cou l’émetteur-récepteur radio qui va lui permettre de communiquer avec la tour de contrôle de l’aéroport de La Guardia :

— Whisky Québec Bravo à tour de contrôle La Guardia, check-list OK, pour vol 7767 pour La Nouvelle-Orléans.

Des grésillements précèdent le retour du contrôleur affecté à cet avion :

— Roger ! Taxiway 32 open dans dix minutes. Vous pouvez procéder à l’allumage…

— Roger !

Steeve Williams effectue cette routine sans même s’en rendre compte.

Pourtant, aujourd’hui, sur un parcours qu’il connaît bien : New York – La Nouvelle-Orléans est une liaison qu’il a déjà effectué des dizaines de fois, Steeve il se sent plus nerveux qu’à l’accoutumée.

Moins serein.

Sans doute est-ce dû au fait qu’aujourd’hui, aux États-Unis, c’est Thanksgiving.

Et Thanksgiving, pour Steeve Williams, pilote chez American Airlines, ce n’est pas tout à fait un jour comme les autres…

D’ailleurs, c’est la première fois depuis trois ans qu’il accepte de voler le jour de Thanksgiving.

Rien à voir avec le fait que ce soit un jour férié : les passagers ont bien le droit de pouvoir voyager en un tel jour.

Non. C’est plutôt que, pour Steeve Williams, Thanksgiving est un jour chargé d’émotion.

Un jour au goût amer.

Un jour saveur de larmes.

C’est tout pour aujourd’hui 😀 J’espère que cet article n’a pas été aussi confus à lire qu’il n’a été à écrire, c’est un sacré casse-tête ahah. Merci d’être toujours aussi nombreux à lire mes articles, et à bientôt pour de nouvelles chroniques !

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