LES CONTES DU VORTEX
Pepperpot x Friends
Hello, hello ! On attaque le mois de mars avec une petite chronique assez spéciale, puisqu’il s’agit d’un livre qui n’est pas en vente, et donc c’est juste pour le plaisir d’en parler, parce que j’ai vraiment passé un super moment de lecture !
Une initiative originale
Les Contes du Vortex est un recueil de nouvelles à plusieurs mains, sur une initiative lancée par la Pepperpot Team, une équipe de vidéastes et streamers spécialisée dans les théories et l’analyse de la série de science-fiction Doctor Who.
Diffusée depuis 1963, Doctor Who raconte les voyages et tribulations d’un extraterrestre extravagant appelé le Docteur, capable de se promener dans le temps et l’espace. Il parcourt tout l’univers afin de régler ses problèmes, en compagnie de compagnons humains à qui il fait découvrir les merveilles du temps et de l’espace. Le plus souvent, ça se passe mal, mais c’est l’intention qui compte. La série doit sa longévité au caractère attachant de son personnage principal, mais aussi et surtout à sa capacité à changer de visage, ce qui permet de constamment renouveler le scénario et la façon d’interpréter le personnage.
Doctor Who est l’une des séries qui a le plus gros fandom, et c’est aussi l’un des plus anciens, né à peu près en même temps que Star Trek. Elle a subi de multiples adaptations transmédiatiques, en livres papiers et audio, jeux vidéo, séries spin offs et autres goodies dérivés, en plus d’être l’une des séries les plus citées de manière anecdotique dans plein, plein, plein d’autres médiums. Vous en avez certainement vu sans même le savoir.
De manière plus personnelle, il s’agit aussi de mon premier fandom de cœur, celui qui m’a donné envie d’écrire il y a tant d’années, et vous pouvez par ailleurs toujours retrouver mes vieilles fanfictions self insert très cringe sur Fanfiction.net si vous savez où chercher (et en plus elles sont encore lues, ce qui est pire). J’ai été très, très active dans le fandom dans les années 2010-2014, avant de m’en éloigner peu à peu avec les études (et ce qui s’est passé avec le fandom Sherlock qui m’avait bien refroidie), mais j’ai toujours suivi de loin la série et son développement, parce qu’elle reste super importante pour moi.
Donc forcément, quand j’ai vu une campagne Ulule sur Twitter qui rendait hommage à la série de mon adolescence et y joignait en plus le côté littéraire, j’ai cligné des yeux, et paf, c’était acheté. Le plus gros achat compulsif de ma vie, je crois, mais quand j’ai vu le livre dans la boîte aux lettres, je n’ai rien regretté ! Je ne connaissais la Pepperpot Team que de nom avant ça, mais depuis la campagne Ulule, j’ai été contaminée par leur engouement et je suis assidûment. Je peux vous recommander leur travail si vous êtes fan, c’est vraiment super chouette !
Les Contes du Vortex rassemblent donc huit auteurices pour un recueil de treize nouvelles, qui parlent de différents Docteurs et compagnons, avec des nouvelles empruntant à l’aventure, à la hard SF, au policier, à l’horreur, à l’humour et qui rend hommage à l’immense diversité de la série.
Du rire aux larmes
J’ai passé un super moment de lecture ! Les nouvelles sont toutes de très bonne qualité, on sent qu’il y a eu un énorme travail éditorial dessus, et la multitude d’auteurs permet de traiter la série sous des angles très différents, ce qui fait que l’on ne s’ennuie pas pendant la lecture.
Pour de l’auto-édition, et de la fanfiction en plus, le livre était en plus de super qualité, ce qui permet de clouer le bec à tous ceux qui pensent qu’on ne peut pas faire de la qualité avec de la fanfiction. Clairement, il va falloir ouvrir les yeux un jour. J’ai adoré les finitions de la couverture notamment, qui ont beaucoup satisfait mon TDAH au point de l’utiliser comme anti-stress parfois, j’avoue. Eh, je suis honnête.
Les textes sont très variés et touchent là où ça fait mal, avec plusieurs nouvelles qui sont très, très dans l’émotion, et d’autres qui font davantage sourire. Pour un recueil sur Doctor Who, le Docteur est très souvent là sans être là, à la manière de Blink, ce qui montre un peu comment l’épisode a travaillé certains auteurs. Il y a même une nouvelle avec des anges pleureurs, Narcisses et Capucines, signée Manon Ségur (que l’on va revoir très bientôt sur ce blog), qui réinvente totalement son concept, et de manière, bien, bien flippante. Sur la fin, j’en avais des frissons. Dans un autre genre, L’appel des oubliés de Rémi Germain ou Évidemment de Gökan Martin parlent également du Docteur sans vraiment le citer, ce qui vise à amplifier son côté mystérieux, en vérité assez peu développé dans la série, donc ça fait toujours plaisir.
On a ensuite les nouvelles qui mettent en avant les compagnons du Docteur, ou tout du moins les personnages secondaires qu’on ne voit pas souvent. On retrouve notamment la pétillante et très bourrée Iris Wildthyme, et sa compagne d’infortune, Kate Lethbrige-Stuward dans Doctor Where de Flavia Valerio, une aventure totalement déjantée sur une planète faite de bars, et qui fait beaucoup sourire. Dans un tout autre registre, beaucoup plus dramatique, on retrouve Yaz dans les deux dernières nouvelles du recueil, Loin des yeux, loin du cœur de Flavia Valerio, ainsi que Une après-midi pluvieuse de Maria Valerio (dont j’ai encore du mal à me remettre, c’est pas humain de finir comme ça !), entre nostalgie et conséquences douce-amère. Les deux nouvelles parlent des conséquences des voyages avec le Docteur, et de la vie d’après (… pour ceux qui ont une vie après, désolée, j’ai pas résisté, me tapez pas !), et d’à quel point il est difficile de raccrocher avec la réalité. La thématique avait été traitée avec Amy et Rory dans la série, mais a une autre saveur avec Yaz, que je connais encore assez mal parce que j’ai pas vu entièrement les aventures du treizième Docteur.
Le recueil fait aussi la part belle au Docteur, sous ses différentes incarnations, avec des aventures plus classiques, qui le mettent en lumière, ou au contraire montent ses défauts. J’ai adoré Vers le phare de Pauline Cadart Serizel, qui reprend cette vieille habitude de la série de faire rencontrer personnages illustres et science-fiction, ici avec Virginia Woolf ! Marchands de sable de Marie Valerio, ainsi que Kaidan Yuki-Onna de Pauline Cadart Serizel plongent le Docteur (le septième et le deuxième) dans des phénomènes un peu étranges, voir paranormaux. D’une autre façon, Le vaisseau des rêves de Julien Cadart Serizel explore lui aussi l’étrange avec une nouvelle davantage entre rêve et réalité. La planète au bout de la nuit de Robin Brou parle des relations entre science et religion, des thématiques qui sont toujours très chouettes, et Vivre et laisser vivre pousse le Docteur dans ses retranchements et cherche à explorer ses morales, un thème souvent traité, mais ici de manière très chouette avec cette ambiance un peu roman noir.
Et à part de tout ça, il y a Le pré-pilote de Julien Cadart Serizel, entièrement humoristique, mais tellement, tellement bien écrit. J’avais pas ri depuis aussi longtemps. Son travail sur le douzième Docteur (que j’avoue, j’aurais aimé voir plus dans le recueil) est vraiment super chouette et très réaliste.
J’ai rédigé des avis pour toutes les nouvelles de manière plus particulière, et ils sont lisibles par ici !
En bref, c’est vraiment un excellent recueil ! J’ai passé un très bon moment de lecture, et j’espère que l’initiative sera reprise, il y a clairement le potentiel d’en faire plus !
Un petit extrait ?
Le Docteur était décontenancé. Où avait-il atterri ? Pourquoi le TARDIS l’avait-il emmené dans cet endroit ? Son regard paniqué essayait de se raccrocher à la moindre parcelle d’intelligence dans la pièce. Lui, qui était il y a quelques secondes dans un état de transe pour faire passer son message, se retrouvait soudain dans une détresse folle. Il s’agitait dans tous les sens, perdant l’équilibre, atterrissant au sol. Cet endroit était-il maudit ? Les gens restant trop longtemps y devenaient-ils fous ?
Une voix se fit alors entendre :
« Excusez-moi, vous avez besoin d’aide ? Qui êtes-vous ? »
Le Docteur se redressa aussi sec. Ces mots ! C’était ces mots-là qu’il voulait entendre. Oui, il avait besoin d’aide pour sauver le monde ! Il se tourna vers cette voix libératrice, prêt à partir à l’aventure en oubliant cette petite déconvenue. Sa sauveuse était debout, le regard fier, la posture droite. C’était un comble que cette femme, qui n’avait pas entendu son discours, fusse la seule personne censée de cet endroit. Le Docteur fit un signe de tête approbateur. Sa nouvelle compagne était sûrement là, devant lui.
« Écoutez Monsieur, vous faites peur aux enfants. Il ne faut pas rester là. Cette maternelle est un établissement privé. »
C’est tout pour aujourd’hui ! Merci d’avoir lu cette chronique jusqu’au bout et à bientôt pour de nouveaux articles !
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