[Nathan] Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 1 : La double disparition – Nancy Springer

Tome : 1/9
Éditeur : Nathan
Collection : Jeunesse
Date de sortie : 2007
Format : Roman
Genre littéraire : Policier jeunesse
Nombre de pages : 272 pages
Prix : 7,99 euros (broché) | Trouvable en poche en occasion

S’il est une chose que j’aimerais savoir, c’est pourquoi ma mère m’a nommée  » Enola « .

Enola qui, à l’envers, se lit : alone. En anglais : seule. Et c’est bel et bien seule que je me suis retrouvée le jour de mes quatorze ans, ma mère ayant disparu de notre manoir de façon inexpliquée. J’ai alors été contrainte d’en informer mes frères aînés que je n’avais pas revus depuis dix ans – Mycroft et Sherlock Holmes. Or ce n’était pas eux qui allaient m’être d’un grand secours. Jugeant que mon éducation laissait à désirer, Mycroft n’avait qu’une idée : m’expédier en pension pour faire de moi une lady.

En outre, Sherlock estimait ma capacité crânienne bien trop limitée pour pouvoir résoudre le mystère de cette disparition. J’étais pourtant la seule à avoir décelé des indices dont mon détective de frère n’avait pas la moindre idée. C’est donc le cœur empli d’espoir, que j’ai décidé, malgré mes appréhensions, de partir à la recherche de ma mère. Seule.

Hello !

Nouvelle petite chronique pour un livre que je ne m’attendais pas à aimer autant, mais qui a été une véritable découverte !

Enola Holmes est la sœur de Sherlock et Mycroft Holmes, dont la renommée n’est plus à prouver. La sienne en revanche… Depuis toujours, on lui a fait comprendre qu’elle n’était pas désirée, naissance controversée dans une famille où l’apparence et la logique compte plus que les liens du sang. Enola ne trouve soutien et amour qu’auprès de sa mère, qui disparait brutalement le jour de son anniversaire, sans laisser aucune trace. Désemparée et sous la menace d’être envoyée en pensionnat par ses frères, Enola décide de mener l’enquête par elle-même.

Bien plus qu’une réécriture de Sherlock Holmes, ce roman allie à la fois le roman d’enquêteur et le roman de moeurs. On y suit une jeune femme qui a du mal à rentrer dans le moule de la société auquel elle est condamnée, et qui cherche par tous les moyens de s’en défaire, quitte à se mettre en danger. Le traitement de la place de la femme est extrêmement intéressant dans ce roman, et nous présente différentes facettes de la société anglaise de la fin du XIXe siècle, dans la noblesse comme dans les bas-fonds de Londres.

L’enquête d’Enola devient très vite secondaire, ce n’est pas l’enjeu principal de l’intrigue. Ce n’est pas uniquement pour chercher sa mère qu’Enola fuit, mais pour prouver à ses deux frères qui ne pensent que par la logique que le coeur permet aussi de viser juste. Enola se différencie de Sherlock par ce biais : le détective est plus dans la déduction, Enola improvise au fur et à mesure, et laisse davantage son instinct parler que sa logique, ce qui la rend plus humaine, puisqu’elle va commettre quelques erreurs sur le chemin.

J’ai beaucoup aimé la réécriture des personnages de Sherlock et Mycroft Holmes, qui de héros de la littérature deviennent antagonistes. Pourtant, on sent qu’Enola ne les déteste pas, elle cherche simplement et avec désespoir à se faire accepter, non pas comme cette enfant indésirée qu’elle a été toute sa vie, mais comme une égale. Elle admire beaucoup Sherlock, typiquement, mais craint de se retrouver coincée dans son rôle si elle s’en approche de trop près.

L’enquête devient donc secondaire et laisse entièrement la place à une étude de personnage incroyable et très bien orchestrée, où désir de trouver sa place dans la société et désir de s’en émanciper se battent en duel, à la fois via la position d’Enola et dans l’un des personnages qu’elle va croiser dans l’intrigue.

C’est un immense coup de cœur et je vais me jeter sur les tomes suivants. C’est à découvrir !

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